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Les Chanteurs Montagnards de Lourdes s’apprêtent à fêter, en 2014, le 150 ème anniversaire du chant orphéonique à Lourdes. En effet diverses sociétés se sont succédées depuis 1864, avec des dénomination différentes, des costumes, des répertoires qui ont évolués, mais avec des objectifs qui n’ont quasiment pas variés, s’adonner au chant d’ensemble, avec ce que cela suppose sur le plan social, humain et culturel, et faire vivire et prospérer la culture de leur cité, de leur pays.

Voici une présentation succincte de cet historique. Pour de plus amples détails, voir le mémoire de L. Chenaux “Les chanteurs Montagards de Lourdes : de l’orphéon républicain au chant montagnards de Bigorre” chapitre 3.3.

1864 : Société Chorale St-Jean-de-Lourdes
1889 : Lyre Indépendante “Les Enfant de Lourdes”
1899 : Los Cantadous dét Labéda
1929 : Lourdes-Orphéon
1946 : Les Chanteurs Montagnards de Lourdes

La première société de chant de Lourdes n’a pas vu le jour dans le mouvement orphéonique qui s’est propagé au milieu du XIXe siècle dans toutes les villes et petites villes de France comme une épidémie, selon le mot d’un chroniqueur de l’époque. La Société Chorale Saint-Jean-de-Lourdes, comme la plupart de ces sociétés, est composée principalement de jeunes ouvriers, en l’occurrence des tailleurs de pierre et des ardoisiers. La principale activité économique de la petite ville de Lourdes à cette époque est en effet orientée vers l’exploitation de ses carrières.

La société chorale lourdesaine anime la vie de la cité en proposant des concerts et en participant à diverses cérémonies, fêtes de la St-Jean, de la St-Pierre, Ste-Cécile, etc. Elle représente aussi la ville à l’extérieur en participant notamment aux concours d’orphéons de Tarbes en 1867 et d’Orthez en 1869. L’année 1969 se terminera d’ailleurs fort bien pour l’orphéon qui se verra remettre par la ville de Lourdes une médaille d’argent qu’il portera fièrement.

La société chante le répertoire orphéonique de l’époque (Aloys Kunc, Laurent de Rillé, etc.) qui a complètement disparu des répertoires actuels, mais aussi des œuvres « classiques » ou du Léo Delibes, J. Offenbach, etc. Elle participe à des concerts avec d’autres chorales, notamment à Pau, et à des concours. Certains chants d’A. Roland qui sont encore pratiqués de nos jours. Elle est dirigée, de 1864 à 1867, par M. Barbet, directeur de l’école municipale, puis de 1867 à 1870, par Adolphe Dargen, organiste titulaire à la Grotte de Lourdes.

Après quelques années où les traces de la société sont un peu difficiles à suivre (l’orphéon de Lourdes participe néanmoins au concours de Tarbes en 1884), une nouvelle société se restructure sous le nom de Lyre Indépendante « Les Enfants de Lourdes ».

Dans ses statuts déposés en 1892, la Lyre Indépendante « Les enfants de Lourdes» se propose comme objectif d’« offrir des distractions à la population », en particulier par « l’exécution de[s] chants d’ensemble ». Elle adopte pour « insigne distinctif, le béret marron avec lyre mobile, ainsi que la cocarde verte avec une lyre ». Les 48 membres recensés en 1899, sous la présidence de Léon Duffau, se réunissent pour répéter dans « la salle de l’ancien tribunal». Les journalistes de l’époque donnent des descriptions très précises des concerts de ces sociétés, dont voici quelques extraits :

En 1900, la société change de nom et de directeur. M. Lay dirige maintenant La Lyre Montagnarde de Lourdes. Sous l’impulsion, en particulier, d’un orphéon tarbais « les Troubadours Montagnards », l’affirmation d’une identité locale commence à s’affirmer de façon explicite, en référence, d’une part, aux Chanteurs Montagnards d’Alfred Roland (1797-1874), et, d’autre part, aux Troubadours des félibres avec, comme modèle historique, l’emblématique Cyprien Despourrin (1698-1759).
La Lyre Montagnarde représentera la ville de Lourdes à divers concours, à Bayonne en 1900, à Paris en 1906.

Une deuxième société chorale va coexister pendant une dizaine d’année avec la Lyre Montagnarde, il s’agit de Los Cantadous dét Labéda.

Cette société se démarque de sa rivale en reprenant à son compte les orientations de l’orphéon tarbais « les Troubadours Montagnards » dont elle reprend les statuts mot pour mot. Los Cantadous se définissent comme « une société bigourdane de poètes, artistes et chanteurs » dont les objectifs sont de « [soutenir] les œuvres des Bigourdans, [rappeler et vulgariser] principalement les danses, chants et poésies de [leur] petit pays, tout en se réservant, au cas d’insuffisance du répertoire local, de faire appel aux productions de la langue d’oc… ». Ils entendent « prêter [leur] concours pour des Fêtes de Félibriges ou pour la propagation [de leurs] chants montagnards ». Ils adoptent enfin « le costume des montagnards bigourdans ».

Voilà une ambition localiste bien clairement affichée, mais dont les effets seront relativement modestes quant au répertoire, si l’on en juge par les programmes de concert que l’on a retrouvé. Certes on y trouve des chants de Roland ou de Despourrins, mais pas de façon majoritaire et sans se priver ni du répertoire lyrique, ni des compositions orphéoniques, ni des chansons de variété de l’époque.

En 1907, Los Cantadous s’adjoignent une section féminine, Las Pastourettes dét Labéda.
Los Cantadous dét Labéda représenteront la ville de Lourdes aux concours de Dax, en 1902, de Toulon, en 1905 et de Pau, en 1908.

1910 : les 2 sociétés, la Lyre et los Cantadous, fusionnent en 1910 pour former l’Union Montagnarde du Lavedan qui représentera la ville de Lourdes au concours de Paris de 1912.

Une deuxième société chorale va coexister pendant une dizaine d’année avec la Lyre Montagnarde, il s’agit de Los Cantadous dét Labéda.

Cette société se démarque de sa rivale en reprenant à son compte les orientations de l’orphéon tarbais « les Troubadours Montagnards » dont elle reprend les statuts mot pour mot. Los Cantadous se définissent comme « une société bigourdane de poètes, artistes et chanteurs » dont les objectifs sont de « [soutenir] les œuvres des Bigourdans, [rappeler et vulgariser] principalement les danses, chants et poésies de [leur] petit pays, tout en se réservant, au cas d’insuffisance du répertoire local, de faire appel aux productions de la langue d’oc… ». Ils entendent « prêter [leur] concours pour des Fêtes de Félibriges ou pour la propagation [de leurs] chants montagnards ». Ils adoptent enfin « le costume des montagnards bigourdans ».

Favorablement Impressionné par la qualité des chanteurs qu’il entreprend de diriger à Lourdes, David Stalport, baryton, 1er prix du conservatoire de Bruxelles, propose au maire Lucien Gazagne d’instituer une véritable école du chanteur dont il définit ainsi les objectifs :

A partir de 1934, la société commence à vivre des tensions qui vont provoquer sa désorganisation. David Stalport appelé à diriger la Lyre paloise prend ses distances, mais nous verrons plus loin que son engagement au service de l’orphéon de la ville de Lourdes n’est pour autant pas terminé.

En 1937, une nouvelle société voit le jour, Ets Cantadous de Lourdes, qui sollicite de la mairie « l’autorisation d’utiliser le matériel légué par les anciennes sociétés de chant de Lourdes ». La guerre va interrompre à nouveau l’activité des chanteurs, mais dès 1945 ceux-ci vont jeter les bases d’une société qui va ensuite durer jusqu’à nos jours.

pour l’histoire plus récente voir la rubrique “présentation”

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